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10 février 2024
Animation de la ville
Charles Landre : oui à un cinéma, non à un chèque en blanc
Au Creusot, le projet de cinéma dont nous ne connaissons toujours pas le financement définitif mobilise déjà 3 750 000 euros d'argent public. 2 000 000 d'euros ont été votés au titre de la ville du Creusot 1 250 000 euros via la Communauté Urbaine. 600 000 euros de travaux via la CUCM. Et comme dans tous les projets budgétés par cette équipe municipale, nous le présumons, cela va déraper. Le budget prévisionnel actuel, enfin présenté, n'est pas bouclé. Il fait en effet état d'un possible financement du Centre National du Cinéma à hauteur de 950.000 euros et d'un emprunt de 1,9 millions d'euros mais non encore acté. Le porteur du projet apporte lui, 30 000 euros. S'agissant d'une société pour lequel la ville a déjà octroyé 70 000 euros pour équilibrer l'actuel cinéma, l'annonce qu'il ne faudra verser "que" 15 000 euros de subvention d'équilibre au nouveau cinéma, la première année, laisse songeur et dubitatif en l'état des éléments à notre disposition. Et nécessairement basé sur une explosion de la fréquentation. Est-ce, en l'état actuel du marché, réaliste ? Les exemples en France depuis quelques années montrent que ça ne l'est pas. Parce que depuis le début, je le dis, ce cinéma privé va être essentiellement financé par de l'argent public, ce qui me gène, philosophiquement, profondément. Il bénéficie d'un décret modifiant la loi Sueur permettant à tout projet déposé avant le 1er janvier 2023 de bénéficier de 60% de subvention des collectivités locales contre 30% habituellement. La demande aurait opportunément été déposée le 19 décembre 2022. Un cinéma au Creusot, c'est un outil indispensable, mais dans un monde en pleine mutation il n'était pas interdit de réfléchir au mode de financement, d'exploitation et de vouloir un espace polyvalent. Au lieu de ça, nous proposons qu'une exploitation classique et purement privée soit financée exclusivement (car les emprunts sont adossés, évidemment, à ces garanties), à de l'argent public et donc aux impôts des habitants de la CUCM. Pour des bénéfices privés ou des pertes qui, via les subventions d'exploitation, seront publics. Aucun risque pour le gestionnaire donc. Sur les bases d'un tel niveau d'investissement public, j'ai proposé que l'on étudie la Société Publique Locale, la Société d'économie mixte (public/privé) ou la recherche d'autres porteurs de projets sur des bases similaires ou différentes (un cinéma communautaire et non pas deux projets à Montceau et au Creusot). Tout cela n'a évidemment pas été envisagé par des élus prisonniers de promesses qu'ils savaient ne pas pouvoir tenir lorsqu'ils ont promis un cinéma réalisé par Pathé Gaumont avant les municipales de 2020 et une brasserie attenante. Il se passe donc exactement ce que j'avais annoncé, la prise en charge par la mairie du Creusot et la CUCM de l'essentiel des coûts et des risques. C'est, du point de vue de l'intérêt général et de la défense des deniers publics, affligeant. Souhaitons qu'un beau cinéma émerge, mais pas au prix d'une conception de l'argent public comme argent magique. Charles Landre