Santé
21 mars 2025
Il y a urgence sanitaire au Creusot !
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Payer plus de 230.000 € pour que s'installe hypothétiquement un seul médecin est une mauvaise solution.
Nous pouvons faire mieux, nous avons perdu trop de temps.
C'est le sens de mon intervention en conseil municipal au sujet d'une délibération portant sur des subventions aux étudiants en médecine.
La ville propose donc de payer 1.200 € par mois dès la deuxième année et 720 € à partir de la 6eme des étudiants qui s'engageront à s'installer 5 ans dans la ville.
Elle propose de le faire en complément des Contrats d'Engagement de Service Public, proposés par l'Etat qui indiquent les mêmes sommes mais conditionnent le nombre d'années d'installation au nombre d'années de soutien.
Il y a 2 ans, la ville avait proposé de mobiliser cette aide à partir de la 6eme année. Je leur avais dit mon grand scepticisme quant à la réussite d'un tel dispositif intervenant de toute façon trop tard dans les études.
2 ans plus tard et Zéro aide accordée, un échec donc, le maire propose d'étendre le dispositif à la deuxième année.
Je redis mon scepticisme pour les raisons suivantes:
- l'inefficacité du dispositif : puisque toutes les collectivités locales se mettent à payer, il n'y a pas de raison qu'un médecin qui ne veut pas venir au Creusot s'y installe. Cela coûtera seulement plus cher.
- le peu de CESP signés : 650 installations depuis 2009 en France
- la dérive financière de tels système. Ici cela coûtera 46160 par années de présence pour qu'un médecin s'installe, hors le cumul de toutes les aides à l'installation auquel il pourra prétendre
- la nécessité de reconstruire un écosystème sanitaire favorable. La mairie a plongé l'Hotel Dieu en faillite, nous n'avons plus la main sur sa gestion, mais le Contrat Local de Santé voté en 2019 par la CUCM n'est par exemple toujours pas réalisé (5 ans de perdus).
- le fait que je crois bien davantage en la mise en œuvre de solutions innovantes comme une Maison de Santé Pluridisciplinaire Universitaire.
L'Etat doit imposer à l'issue des études 2 années sur un territoire. Charge ensuite aux communes de faire en sorte que les praticiens de santé y restent car la vie y est agréable et un écosystème de santé qui s'y construit.
En attendant, je le redis, la santé doit être la première priorité municipale et ca n'est pas en mettant en oeuvre des dispositifs financiers inefficaces que nous y arriverons mais bien en travaillant à construire des dossiers solides. Ça suppose avoir enfin une vision et un projet pour que la ville se relève. Ce que j'ai toujours défendu.
Charles Landre