6 février 2025

Impôts Locaux et baisse de la population : pour réussir regardons la réalité en face !

Cette semaine nous avons découvert que nous “payons moins d’impôts locaux qu’ailleurs” et que l’INSEE dit “n'importe quoi”. Ces propos hallucinants tenus par le maire du Creusot et président de la CUCM obligent à réagir.

Si nous avons envie de faire avancer notre ville, il est temps de revenir à la réalité.


Nous sommes plus fiscalisés qu’ailleurs, la population se paupérise, vieillit et diminue malgré les atouts indéniables dont nous disposons depuis 40 ans.

Mais pour David Marti, on paierait donc moins d’impôts locaux alors que le taux de taxe foncière est de 1,25% à la CUCM et de 50,06 pour la ville du Creusot, soit 51,31%, contre 44,98% à Beaune, 15% de plus, et plus qu'à Chalon-sur-Saône (+4%) ou Mâcon (+10,5%). Il le sait bien, lui qui a augmenté ces taux à la CUCM et à la ville sitôt les élections passées.


Deuxième affirmation, l’impôt payé par habitant serait plus faible. C’est oublier que la Taxe Foncière n’est payée que par les propriétaires (et l’OPAC par exemple, en est dispensé par un vote de la CUCM chaque année) et que la valeur foncière des biens est bien plus faible ici qu’ailleurs et les revenus aussi. Les chiffres des chambres des notaires indiquent que la valeur d’un bien vendu dans les 12 derniers mois au Creusot est de 970 euros le m2. Contre 2319 à Beaune, 1739 à Chalon sur Saône, 1964 à Mâcon et même 1212 à Nevers. Dans le même ordre d’idée, alors qu’en 2006 l’impôt sur le revenu moyen au Creusot était de 1611 euros (contre 2363 euros à Beaune), il s’élève à 2235 euros (contre 4642 euros à Beaune).

Enfin nous serions mieux gérés que Beaune car l’endettement de la ville y est de 730 euros par habitant, contre 815 euros. Seulement le budget Beaunois est de 58 millions d’euros contre 46 millions en 2024 au Creusot. La capacité de désendettement de Beaune en 2023 est factuellement de 3,8 ans contre 4,9 ans pour Le Creusot.

Le Creusot est donc en réalité plus fiscalisée et plus endettée qu’ailleurs.

Les petites entreprises, en particulier les artisans, commerçants, indépendants, le découvrent cette année via la Cotisation Foncière des Entreprises de base, dont le montant a été scandaleusement multiplié par 4 ou 5 à la CUCM (une CFE peut passer de 300 à 1200 euros). Le maire du Creusot indique qu’il faut faire payer ceux qui auraient de petits locaux et feraient “1 million d’euros de chiffre d'affaires". Qui sont-ils sur la CUCM ?

La réalité c’est que cette année ces impôts abondent l’augmentation des dépenses de communication de la CUCM ou les 20.000 euros de frais de représentations annuels supplémentaires de David Marti.

Nous découvrons aussi que l’Insee serait coupable de mauvaises statistiques. Pourtant lorsque les Dotations de Solidarité Urbaine, dont est gorgée le Creusot, basées sur ces mêmes statistiques, et qui sont la marque d'une dégradation du tissu social, augmentent, il s’en félicite. Par contre, lorsque l’INSEE signale que la ville est passée de près de 22000 habitants en 2015 à 20500 en 2022 les statistiques seraient soudainement fausses.

Faut-il aussi contester France Travail qui nous attribue le plus mauvais taux de chômage de Bourgogne ? L’Etat qui a décidé que 5 quartiers du Creusot sont en difficulté sociale avancée ? Les données préfectorales sur les déplacements domicile- travail qui montrent que près de 1000 ménages travaillent sur le nord de la CUCM sans désirer y vivre ? Il est temps de faire preuve de sérieux et de compétence. 


En 1937, en Union Soviétique, la bataille autour des statistiques conduisit le pouvoir à purger les statisticiens après avoir estimé que «Le recensement a été saboté ». On en fit faire un autre pour arriver aux chiffres voulus. Nous ne sommes plus en Union Soviétique et les résultats des instituts statistiques sont heureusement indépendants du pouvoir politique.


Le Creusot doit être le poumon économique, culturel et social de l’ouest de la Saône-et-Loire et du centre de la Bourgogne. Nous avons l’immense chance d’avoir les infrastructures pour le faire. Nous y parviendrons au prix d’une rupture claire, en baissant l’impôt local, en dépensant mieux l’argent public, en encourageant ceux qui entreprennent, en impulsant une ville vivante, avec un projet culturel fort et un projet urbain pour des quartiers et des logements qui donnent envie à tous de s’installer ici.

De ça, tout le monde bénéficiera. Il ne faut plus avoir peur de franchir le pas. Commençons par regarder la réalité telle qu’elle est: notre ville et la CUCM ont d’immenses atouts, utilisons-les enfin.

Charles Landre

Leader de l'opposition au Creusot